Cet article de blogue de Kean Walmsley d’Autodesk® explore l’histoire de l’informatique programmable et met en lumière un automate mécanique suisse datant du XVIIIe siècle, le « The Writer », qui est considéré comme le premier ordinateur programmable et robot programmable au monde. L’auteur souligne l’importance de cette invention en tant que précurseur de la technologie informatique moderne, ainsi que l’héritage continu d’innovation et de précision technique dans la région de Neuchâtel, en Suisse.
Les débuts de l’ordinateur programmable : l’automate de Jaquet-Droz
L’histoire de l’ordinateur programmable remonte au 18ème siècle, bien avant Babbage ou Turing. Le premier ordinateur programmable, également considéré comme le premier robot programmable, a été créé en 1770 par la famille Jaquet-Droz à La Chaux-de-Fonds en Suisse. Il s’agit d’un automate mécanique appelé « L’Écrivain » qui traduit un « programme » en écriture manuscrite. Bien que n’étant pas un ordinateur polyvalent comme ceux d’aujourd’hui, cet automate représente une innovation majeure, bien plus qu’une simple presse à imprimer.
L’Écrivain, avec deux autres automates, « Le Musicien » et « Le Dessinateur », est exposé au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel. Un quatrième automate, « La Grotte », est porté disparu et pourrait se trouver dans une collection privée ou un grenier. Ces automates auraient d’ailleurs inspiré celui du film « Hugo ».
Ces automates, impressionnants par leur complexité et leur fonctionnement après 250 ans, témoignent du génie de leurs créateurs et de l’héritage de la région de Neuchâtel en matière d’ingénierie de précision. La région est encore aujourd’hui reconnue pour son expertise dans l’horlogerie et la micro-électronique, un héritage direct de ces premiers innovateurs.
Il est important de noter que les automates Jaquet-Droz, en plus de leur prouesse technique, servaient d’outil de développement commercial. Ils permettaient à la famille Jaquet-Droz d’accéder à de nouveaux marchés en traversant les frontières et d’attirer une clientèle aisée susceptible d’acheter leurs montres.
Et le fameux Turc ?
Le joueur d’échecs automate, appelé le Turc, est une invention fascinante du XVIIIe siècle. Construit en 1770 par Wolfgang von Kempelen, il s’agissait d’un automate capable de jouer aux échecs, supposément sans intervention humaine. Le Turc prenait la forme d’un grand meuble en bois avec une figurine habillée à la mode orientale, assise devant un échiquier. Kempelen impressionnait son public en ouvrant les portes du meuble, révélant un réseau de roues, d’engrenages et de mécanismes, pour « prouver » qu’aucune personne ne se cachait à l’intérieur.
En réalité, le Turc était une supercherie bien orchestrée : un joueur d’échecs expérimenté était caché à l’intérieur et contrôlait les mouvements de la figurine grâce à des leviers et des mécanismes dissimulés. Le joueur était assez bien caché pour que le public ne soupçonne rien, et le Turc gagna rapidement en célébrité, battant même des personnalités célèbres, comme Napoléon Bonaparte et Benjamin Franklin.
Cet automate a inspiré de nombreuses réflexions sur l’intelligence artificielle et le potentiel des machines, bien qu’il s’agisse surtout d’un exploit de prestidigitation et d’ingéniosité mécanique pour l’époque.
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