Ce document est un rapport de l’Arcom sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) dans les domaines de la création et de l’information. Le rapport présente une analyse des cas d’usage de l’IA dans différents types de médias, y compris les médias éditorialisés, les médias algorithmiques et les nouveaux « médias synthétiques » générés par l’IA. Il souligne les opportunités offertes par l’IA pour améliorer les processus de création et de diffusion d’informations, mais met également en lumière les défis associés, notamment les questions de concurrence, de souveraineté, de transparence, de traçabilité et d’impact environnemental. Le rapport identifie plusieurs sujets clés qui nécessitent un suivi et des actions spécifiques de la part de l’Arcom, tels que l’impact de l’IA sur les métiers, les questions de concurrence et de souveraineté, les enjeux technologiques de transparence et de traçabilité, l’émergence des médias synthétiques, et l’impact environnemental de l’IA.
Bilan-de-la-mission-IA-sur-impact-de-intelligence-artificielle-de-Arcom.pdf (2,2 Mo)
Briefing Doc : L’impact de l’intelligence artificielle dans les domaines de la création et de l’information
Source : Bilan de la « Mission IA » sur l’impact de l’intelligence artificielle dans les domaines de la création et de l’information, Arcom, Paris, 14 octobre 2024.
Thèmes principaux :
- État des lieux des cas d’usage de l’IA dans la création et l’information.
- Identification des opportunités et des risques liés à l’IA.
- Rôle potentiel du régulateur (Arcom) face à l’essor de l’IA.
- Sujets clés nécessitant un suivi particulier.
Points importants et citations :
1. Usages de l’IA :
L’IA impacte tout le cycle de vie des créations, de la conception à la distribution. Dans le domaine de la création, l’IA est utilisée pour :
- Aide à l’écriture et au développement de projets : « Il ne s’agit pas ici de remplacer le scénariste mais de stimuler sa créativité en lui proposant des idées ou des éléments structurants. »
- Analyse et chiffrage budgétaire des projets : « De nombreuses tâches fastidieuses et chronophages peuvent être allégées grâce à l’analyse produite par les modèles d’IA. »
- Effets spéciaux et post-production : « Les IA génératives permettent de créer des effets spéciaux plus aisément qu’auparavant, notamment à partir de « prompts ». »
- Création automatisée de résumés, d’éléments marketing : « La création de visuels, de bannières promotionnelles ou de publicités peut également être confiée à des programmes d’IA. »
- Recommandation et personnalisation : « Les plateformes grand public de streaming utilisent des algorithmes d’apprentissage automatique pour analyser les préférences, les goûts et les habitudes de visionnage de l’ensemble de leurs utilisateurs. »
Dans le domaine de l’information, l’IA est utilisée pour :
- Veille journalistique et vérification de l’information : « L’Inria a par exemple développé, en partenariat avec Radio France, un outil d’IA appelé StatCheck qui permet de vérifier des déclarations faites à l’antenne ou sur les réseaux sociaux. »
- Facilitation de la recherche documentaire : « Depuis la fin de l’année 2023, RSF expérimente en partenariat avec l’APIG une solution de ce type, nommée « Projet Spinoza » et développée par la société Ekimetrics. »
- Exploration de données massives par les journalistes d’investigation : « L’IA sert également à faire ressortir des données intéressantes dans de larges ensemble de données, en recoupant certaines informations ou en mettant en évidence certaines anomalies. »
- Assistance rédactionnelle : « Depuis novembre 2023, le groupe Ebra a expérimenté l’usage de l’IA pour corriger et « retailler » près de 700 articles rédigés par des correspondants de presse. »
2. Constats généraux :
- Attitudes divergentes envers l’IA : « Globalement, l’attitude et les positions des différents acteurs envers l’IA sont parfois très divergentes, allant de l’inquiétude face à l’ « infocalypse » jusqu’à une forme assumée de banalisation de l’IA, voire de « techno-béatitude ». »
- Omniprésence de l’IA, mais usages encore émergents : « L’IA devient omniprésente dans l’univers professionnel. Les usages actuels restent toutefois expérimentaux ou émergents dans certains secteurs (vidéos générées par IA, recherche documentaire). »
- Stratégies responsables en France : « L’attitude des producteurs et des médias en France, quant à l’adoption de l’IA, semble toutefois rassurante. Les stratégies sont le plus souvent raisonnées et responsables. »
- Cadre réglementaire existant : « La France et l’Europe ne sont donc pas un « far west » de l’IA. »
3. Sujets clés :
- Impact sur les métiers et les modèles d’affaires: Besoin d’accompagnement, de formation, de préserver les emplois et d’éviter les abus.
- Questions de concurrence et de souveraineté: Risque de dépendance aux grandes entreprises du numérique et de manque de pluralisme culturel.
- Enjeux technologiques de transparence et de traçabilité: Nécessité de solutions techniques pour le respect du droit d’auteur et la traçabilité des contenus synthétiques.
- Médias « synthétiques »: Impact économique, risques de mésinformation et questions juridiques.
- Question environnementale: Nécessité de sobriété et de rationalisation dans l’usage de l’IA.
Le rapport met en lumière l’impact croissant de l’IA dans les domaines de la création et de l’information, soulignant à la fois les opportunités et les défis. L’Arcom se positionne comme un acteur clé pour accompagner cette transition, en veillant à la fois à la protection des publics, au respect des droits et à la promotion d’une utilisation responsable et éthique de l’IA.