Ah, La Vertu dangereuse de Julia de Funès, formidable livre ! Elle s’attaque aux pratiques managériales d’aujourd’hui avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Selon elle, trop de moralisation dans les entreprises serait nuisible. Apparemment, promouvoir des valeurs comme l’intelligence collective et le développement personnel, c’est tomber dans la « bien-pensance », et ça, c’est mal. Attendez, depuis quand bien penser est devenu un défaut ?
Les exemples qu’elle évoque pour soutenir sa thèse ne semblent pas vraiment nuire aux employés, bien au contraire. Alors, l’intelligence collective, c’est le mal ? Et le développement personnel, c’est quoi ? Un complot ? Je me demande où elle a puisé toutes ses idées… Peut-être lors de ses années éclair dans le monde du travail ? Mais, bon, ça ne correspond pas à ma vaste expérience dans au moins une dizaine d’entreprises en France et à l’étranger, où je n’ai jamais constaté ces « horreurs ».
Sa démonstration, s’il y en a une, ressemble plutôt à un jeu de puzzle où les pièces ne s’emboîtent pas. Vous avez déjà vu des salariés en France se comporter comme des marionnettes, prêts à obéir à n’importe quel caprice ? Non ? C’est bien ce que je pensais. Le caractère français dit NON à ça ! Le français est contre, peu importe contre quoi, c’est bien connu.
Et puis, ce qu’elle dit sur le talent… C’est fascinant ! Il faudrait remplacer le talent par quoi ? L’incompétence ? Mystère ! Et les entretiens annuels ? Franchement, je n’en ai pas de mauvais souvenirs. Ça semble juste être la base de faire le bilan de son travail de temps en temps. C’est normal, non ?
L’idée de laisser chaque individu faire sa loi dans une entreprise, c’est joli sur le papier, mais on oublie un petit détail : une société, ça veut dire vivre ensemble avec un but commun. Alors, comment on fait ça sans un minimum d’organisation ? Mystère là encore.
"Une entreprise, ce n’est ni un réseau social, ni un café du coin où chacun donne son avis entre deux pastis. C’est une société (oui, oui, on parle de vraies personnes), avec un objectif commun en ligne de mire. C’est pour ça qu’elle existe, l’entreprise : pas pour organiser un grand débat à la machine à café, mais pour atteindre ce fichu objectif. Et pour y arriver, il faut une méthode commune. La direction, c’est un peu comme le chef d’orchestre : elle choisit les partitions, elle les explique, et tout le monde joue en cadence… ou pas.
Parce que, si les employés font trop de fausses notes, la direction peut être amenée à changer la méthode… ou à changer les musiciens. Mais, en aucun cas, l’entreprise ne peut se transformer en une démocratie participative où chaque idée farfelue finit en réunion. Sinon, ce n’est plus une entreprise, c’est le café du commerce.
On entend souvent que certaines grosses boîtes ont une ambiance de bien-pensance — encore faudrait-il savoir ce que ça veut dire. En réalité, c’est juste la méthode de travail que la direction a choisie. Si c’est positif ? Oui, sûrement, pour éviter l’anarchie totale. C’est d’ailleurs surtout en France qu’on voit des employés persuadés qu’ils font avancer l’entreprise en lançant leur opinion sur tout, tout le temps. Spoiler : c’est le chemin direct vers la paralysie et les conflits.
Chez les Américains, c’est différent : ils ont une culture du consensus qui fait passer l’individualité après l’équipe. C’est pas une question de management, c’est une question de mentalité. L’expression de chacun peut avoir du bon, à condition qu’elle ne vienne pas semer la zizanie. Mais en France, le consensus, c’est pas notre fort, et ça finit souvent en match de boxe verbal. Alors oui, la bien-pensance anglo-saxonne a parfois dérivé vers le wokisme, mais en France, rassurez-vous, on résiste vaillamment à la vague.
Ne mélangeons pas tout non plus : la bien-pensance et la politesse, ce n’est pas la même chose. La politesse, c’est pas une façon de penser, c’est juste la base de la vie en société. Mais bon, certains s’énervent sur LinkedIn à cause de phrases toutes faites, persuadés qu’elles annoncent la fin du monde. Sauf que non, c’est juste de la comm’ bien emballée, rien de plus. Donc, quand on s’agace contre la bien-pensance, attention à ne pas finir par ressembler à ce qu’on critique !"
Finalement, Julia a trouvé son créneau, qui, bizarrement, plaît à pas mal de monde. Tant mieux pour elle, ça lui permet de vendre des livres. Mais ne vous attendez pas à saisir la réalité des entreprises en feuilletant ces pages.