Cette étude annuelle et globale de 2025, commandée par Autodesk®, examine l’état de la conception et de la fabrication à travers diverses industries comme l’architecture, l’ingénierie, la construction, la fabrication et les médias. Basée sur des sondages et des entretiens avec des milliers de dirigeants et d’experts, elle met en lumière les tendances cruciales telles que l’impact positif de la transformation numérique, l’évolution vers la durabilité, et le rôle grandissant de l’intelligence artificielle, tout en notant les préoccupations liées aux coûts, à la technologie et aux talents. Le rapport analyse également le sentiment des leaders face à l’incertitude mondiale et à la mise en œuvre de l’IA, tout en suivant l’évolution des investissements et des priorités dans ces secteurs dynamiques.
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Source : Extraits de « 2025-sdm-report-final.pdf »
Introduction
Ce document présente une synthèse des principaux thèmes et idées clés tirés du rapport « State of Design & Make 2025 ». Cette étude annuelle et longitudinale mondiale s’adresse aux leaders des industries de la conception et de la fabrication (Design and Make), incluant l’architecture, l’ingénierie, la construction et l’exploitation (AECO), la conception et la fabrication (D&M), ainsi que les médias et le divertissement (M&E). Le rapport s’appuie sur les réponses de 5 594 leaders de l’industrie, futuristes et experts, et compare les données avec les deux années précédentes. L’objectif principal est d’identifier les enjeux pressants qui façonnent les entreprises aujourd’hui et d’aider les dirigeants à prendre des décisions stratégiques éclairées pour l’avenir.
Qu’est-ce que le « Design and Make » ?
Le rapport définit le « Design and Make » comme une convergence de technologies et de méthodologies ayant évolué au cours des 40 dernières années dans les industries produisant des actifs numériques et construits. Ce domaine englobe la transformation d’idées complexes en expériences concrètes, qu’il s’agisse de bâtiments, de voitures ou de productions médiatiques. On estime que le secteur du « Design and Make » emploie mondialement 295,7 millions de personnes. Avant la digitalisation, les phases de travail étaient souvent isolées, mais les outils numériques ont permis une convergence vers un mode de travail centralisé et informé par les données.
Principaux Thèmes et Idées Clés :
Le rapport identifie huit principaux « Insights » (perspectives) qui façonnent le paysage du « Design and Make » :
Insight 1 : La transformation digitale a un impact massivement positif.
Les entreprises « digitalement matures » (celles qui approchent ou ont atteint leurs objectifs de transformation digitale) sont plus susceptibles de pénétrer de nouveaux marchés et d’augmenter leurs investissements dans les acquisitions, leur permettant de se développer tandis que d’autres se contractent.
La transformation digitale génère un retour sur investissement de plus de 50% et améliore significativement la satisfaction client, la productivité et l’innovation.
Les entreprises digitalement matures sont 30% plus susceptibles d’avoir une performance « supérieure à la moyenne » ou « exceptionnelle », 29% plus susceptibles de se sentir préparées pour l’avenir et 35% plus susceptibles d’avoir augmenté leurs investissements au cours des 3 dernières années.
Selon Nitesh Alagh de Severn Trent Water, leur programme de transformation digitale permettra de gagner « énormément en efficacité, nous permettant d’aller 50% plus vite et 30% moins cher. »
Anna Noneder du Lindner Group affirme : « En matière de modernisation et de digitalisation, nous continuerons d’investir dans ces domaines car cela nous aide à faire plus et à augmenter notre rentabilité. »
Insight 2 : Les transitions de durabilité : de la pression à la rentabilité.
Bien que l’influence des parties prenantes (clients, employés, investisseurs, décideurs politiques) sur les initiatives de durabilité semble diminuer (par exemple, 72% des leaders ont été influencés par les clients en 2025 contre 83% en 2024), les efforts en matière de durabilité restent importants.
95% des leaders rapportent que leurs organisations mettent en œuvre des changements pour devenir plus durables, suggérant une internalisation des objectifs de durabilité.
L’écart entre la perception de la durabilité comme une stratégie à long terme et à court terme se réduit, indiquant une reconnaissance croissante des avantages commerciaux immédiats de la durabilité.
Marcelo Piller d’OEC Engenharia est optimiste, affirmant que « nous avons une technologie qui nous aidera à construire de nouvelles infrastructures en consommant moins de ressources. Nous nous améliorons et investissons dans des solutions meilleures et plus écologiques. »
Eng. Tarek Elgamal de Redcon Construction souligne : « Nous avons des améliorations continues de nos pratiques de durabilité et de l’utilisation de la technologie, et nous les considérons comme les deux faces d’une même pièce. En fin de compte, la durabilité contribue à réduire les coûts. »
Les entreprises digitalement matures sont plus enclines à augmenter leurs investissements dans la durabilité environnementale (74% contre 52% pour les moins matures).
Insight 3 : L’IA consolide sa place comme principal moteur de la durabilité.
L’intelligence artificielle (IA) est de plus en plus utilisée pour améliorer la durabilité, notamment en réduisant les déchets, en augmentant l’utilisation des énergies renouvelables et en appliquant des principes de conception durable.
39% des entreprises ont utilisé l’IA pour être plus durables.
L’intégration de l’IA dans les efforts de durabilité a un impact en aidant à atténuer l’impact des catastrophes naturelles, à réduire l’empreinte carbone et à évaluer les cycles de vie des produits.
Yongsik Jeong de Samoo Architects & Engineers explique : « Nous sommes très intéressés par l’augmentation de l’efficacité et de la productivité du travail de nos employés. Un gain de productivité basé sur l’IA est ce que nous recherchons. »
L’adoption de l’IA pour la durabilité a connu une forte augmentation en Allemagne et dans les pays nordiques.
Insight 4 : Le cycle de hype de l’IA rencontre la réalité.
Après l’enthousiasme initial suscité par l’IA générative, une compréhension plus réaliste de ses capacités et limites émerge.
Près de la moitié (48%) des chefs d’entreprise s’accordent à dire que l’IA déstabilisera leur secteur, une augmentation par rapport à l’année précédente.
Le sentiment général à l’égard de l’IA (amélioration de l’industrie, créativité, confiance dans les décisions et les technologies d’IA) est en baisse.
Fumihiro Ojima de Tokyu Construction Co. Ltd. observe : « Quand l’IA générative est apparue pour la première fois, il y avait un sentiment excessif d’attente envers l’IA générative et l’IA en général, et je pense que nous venons de passer le pic de cela. »
Christian Ahlers du Lindner Group mentionne les défis liés à la cybersécurité et à la protection des données en Allemagne.
Les entreprises réévaluent leur progression dans l’intégration de l’IA, avec moins de leaders se considérant comme ayant atteint leurs objectifs par rapport à 2024.
Insight 5 : Le coût, la technologie et le talent sont les principales préoccupations.
Le contrôle des coûts est la principale préoccupation des leaders (33%), suivi par les avancées technologiques (y compris l’IA) et l’attraction, la formation et la rétention des talents.
La fragilité des chaînes d’approvisionnement due aux tensions géopolitiques reste une préoccupation (49%), mais la diversification des chaînes d’approvisionnement est en baisse.
Wei Feng Lu de Morimatsu International Holdings Company Ltd. souligne l’importance du contrôle des coûts dans un contexte d’incertitude.
Sharmy Francis d’InfraBuild mentionne les investissements nécessaires pour maintenir en état les infrastructures vieillissantes.
Insight 6 : Les leaders sont prudents à court terme.
Le sentiment général dans les industries du « Design and Make » est plus prudent, avec une augmentation de l’incertitude perçue quant à l’avenir et une diminution du sentiment de préparation à faire face aux changements imprévus.
65% des leaders estiment que le paysage mondial est plus incertain (contre 55% en 2024), et seulement 61% se sentent bien préparés (contre 73% en 2024).
Cette incertitude se traduit par une réduction générale des dépenses et un moindre enthousiasme pour les nouvelles technologies.
Ammar Al Assam de Dewan Architects exprime sa préoccupation face aux « multiples guerres, stress géopolitiques, problèmes environnementaux » et à leurs impacts potentiels.
Insight 7 : La recherche de talents s’intensifie, avec un accent sur les compétences en IA.
Le manque d’accès à des talents qualifiés est un obstacle croissant à la croissance des entreprises (58% contre 43% en 2024).
L’écart de compétences s’est accru dans presque tous les pays étudiés, avec des augmentations significatives en Allemagne et dans les pays nordiques.
Les compétences en IA figurent en tête des priorités de recrutement pour les trois prochaines années.
Les entreprises prévoient d’investir davantage dans la formation aux compétences numériques.
Veerendra Patil de Zebu Animation Studios anticipe un besoin de « différents types de talents » avec l’avènement de l’IA générative, tels que des artistes et des penseurs créatifs.
Insight 8 : Les investissements restent solides mais reflètent l’incertitude.
Les prévisions d’investissement futur ont diminué, mais restent robustes : 66% des leaders prévoient d’augmenter ou de fortement augmenter leurs investissements au cours des trois prochaines années (contre 80% en 2024).
Cette baisse reflète une plus grande prudence dans un environnement géopolitique et macroéconomique incertain.
Le Canada et les États-Unis ont connu la plus forte baisse des prévisions d’investissement futur.
La Chine est le seul pays où les prévisions d’investissement futur sont en augmentation.
Les entreprises digitalement matures sont plus susceptibles d’envisager de pénétrer de nouveaux marchés, de proposer de nouveaux services et d’augmenter leurs investissements dans les acquisitions, leur conférant un avantage concurrentiel.
Wei Feng Lu de Morimatsu International Holdings Company Ltd. explique que les entreprises « se préparent à des temps plus difficiles à venir et évitent donc une expansion aveugle. »
Conclusion
Malgré les vents contraires récents, les leaders des industries du « Design and Make » restent concentrés sur la résolution des problèmes actuels tout en gardant un œil sur les opportunités futures. Bien que prudents à court terme, les leaders qui souhaitent acquérir un avantage concurrentiel doivent considérer les avantages à long terme d’investir dès maintenant dans la transformation digitale et les implications d’un éventuel retard. Le rapport souligne l’importance de la résilience, de l’adaptabilité et d’une approche stratégique face aux défis actuels pour assurer un succès futur dans le paysage dynamique du « Design and Make ».
Méthodologie :
L’étude repose sur un sondage et des entretiens menés auprès de 5 594 leaders de l’industrie, futuristes et experts des secteurs AECO, D&M et M&E, répartis dans différentes régions du monde (APAC, EMEA, AMER). Les données sont comparées sur trois années consécutives pour identifier les tendances longitudinales. Le rapport définit également les notions de « maturité digitale » et d’« efficacité des données » pour analyser les différences de performance et de perspectives entre les entreprises.
[!note]
Ce document est une synthèse basée sur des extraits du rapport. Pour une compréhension complète, il est recommandé de consulter le document original dans son intégralité.
Le rapport: https://www.autodesk.com/design-make/research/state-of-design-and-make-2025
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