La mort numérique

Vous vous êtes peut-être posé la question, je dis bien peut-être, car cette question est délicate et pas très drôle :slightly_frowning_face:. Que deviendront toutes les données que vous avez publiées sur Internet après votre décès ?

Cette question est la question de la mort numérique.

Si vous avez fait des recherches sur Internet, vous vous êtes peut-être aperçu que cette question n’est pas largement présente. Certainement à cause de sa nature. Mais voyons les choses en face, elle concerne a priori tout le monde, à part ceux qui seraient d’un optimisme exacerbé sur l’issue fatale :roll_eyes:

Le concept de mort numérique soulève des questions importantes sur la gestion de l’identité en ligne après le décès d’un individu. Alors que de plus en plus de personnes laissent derrière elles une empreinte numérique significative, il devient crucial de réfléchir à la manière dont ces données et présences en ligne sont traitées après leur départ.

Deux approches principales émergent quant à la gestion de la présence numérique d’un défunt :

  1. La présence numérique comme réconfort : Cette approche consiste à conserver les données et les comptes en l’état, créant ainsi des espaces de commémoration où les proches peuvent se recueillir et se souvenir du défunt. Cette méthode offre un certain réconfort en maintenant une sorte de continuité dans la vie numérique de la personne décédée.
  2. La prise de contrôle des données présentes sur internet : Certains proches préfèrent prendre le contrôle total des données en ligne du défunt, ce qui peut inclure la suppression de comptes sur les réseaux sociaux. Cette approche peut aider à gérer le processus de deuil en mettant fin à la présence numérique du défunt et en évitant toute utilisation non autorisée de ses comptes.

Il existe une troisième approche beaucoup moins privilégiée me semble-t-il. Je n’ai entendu personne encore l’évoquer, c’est celle de la disparition totale de vos données après votre décès qui pourrait être organisée par vos proches. Si quelqu’un choisit cette solution extrême, on peut le comprendre, c’est un choix naturellement très personnel, mais qui techniquement parait très difficile à mettre en œuvre.

Les plateformes en ligne ont commencé à offrir des options pour faciliter la gestion des données après le décès :

  • Sur Facebook et Instagram, les proches peuvent signaler un compte de personne décédée et choisir de le transformer en compte de commémoration.
  • Google permet aux utilisateurs de déclarer le décès d’un utilisateur et de choisir de fermer le compte ou de récupérer les données.
  • Sur LinkedIn, il est possible de transformer un compte en profil commémoratif ou de le supprimer.
  • Twitter offre la possibilité de supprimer le compte du défunt.
  • Pour les comptes Microsoft / Outlook, la suppression peut être effectuée soit par les proches s’ils ont accès au compte, soit automatiquement après deux ans d’inactivité.

La gestion de la mort numérique soulève des questions complexes qui nécessitent une réflexion approfondie sur les aspects juridiques, éthiques et émotionnels de la présence en ligne d’un individu après son décès. Force est de constater que ces questions n’ont pas été abordées frontalement par les grandes plates forme de réseaux sociaux ni par le législateur.

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