La plus ancienne version connue de DOS a été déterrée

La plus ancienne version connue de DOS a été déterrée - L’ancêtre de MS-DOS [1], la version 86-DOS 0.1 C, est désormais disponible sur Internet Archive

Une version incroyablement précoce de 86-DOS a été trouvée, numérisée et partagée sur Internet Archive. Le disque semble être une version originale de la version 0.1 C de 86-DOS de Seattle Computer Products (1980) et comprend plusieurs utilitaires, ainsi qu’un jeu. De plus, selon l’étiquette du disque, ce que nous voyons n’est que le onzième disque de la ligne de duplication. Il s’agit d’une découverte importante, car 86-DOS est un ancêtre direct de PC DOS et de MS-DOS.

Le membre d’Archive.org, f15sim, a partagé l’image du disque 86-DOS sur le site Internet Archive juste avant le Nouvel An. Nous pouvons même voir une photo du disque dans son enveloppe en papier, où « Serial #11 » est imprimé. Avant que cette version 86-DOS ne soit déterrée sur sa disquette 5,25 pouces, la version la plus ancienne qui avait été sauvegardée pour la postérité était la version 0.34.

Les amateurs de systèmes d’exploitation pour PC, comme NTDEV, ont déjà examiné et testé l’ancienne version 86-DOS 0.11. Si vous cliquez pour agrandir le tweet, vous verrez une exploration du contenu de l’image du disque et une brève discussion sur le système d’exploitation, qui a été créé pour offrir aux utilisateurs et aux vendeurs d’ordinateurs un environnement d’exploitation similaire à CP/M pour les systèmes basés sur le 8086.

NTDEV met en avant la nature spartiate de 86-DOS 0.1 C. Le système d’exploitation est livré sur une disquette contenant seulement neuf fichiers. Le noyau du système d’exploitation, COMMANDpointCOM, a été inclus, qui interprète les instructions de ligne de commande telles que dir, copier, effacer et formater. Le disque contenait également des utilitaires pour la copie de fichiers et de disques, un éditeur de texte de base, ainsi que deux ou trois utilitaires de développement.

Les utilitaires de développement étaient importants pour les versions de 86-DOS car les utilisateurs manquaient de logiciels à moins qu’ils ne se procurent ou traduisent des programmes CP/M 8 bits existants pour l’architecture 8086. Ainsi, il y avait un programme en langage d’assemblage appelé ASMpointCOM, une application de compilation de code appelée HEX2BINpointCOM et un traducteur de Z80 en 8086 appelé TRANSpointCOM.

Enfin, il est intéressant de noter qu’un système d’exploitation aussi primitif que cette version incluait un jeu. CHESSpointCOM était accompagné d’instructions dans CHESSpointDOC, qui seraient probablement une lecture indispensable pour une représentation sans graphiques de ce jeu stratégique complexe.

Pour tester vous-même 86-DOS, vous pouvez récupérer l’image du disque directement depuis Archive.org, puis suivre les instructions fournies ici pour obtenir un simulateur SIMH/AltairZ80 compatible avec l’image du disque.

source:


  1. MS-DOS, abréviation de Microsoft Disk Operating System est le système d’exploitation de type DOS développé par Microsoft pour l’IBM PC d’abord, puis les compatibles PC ↩︎

C’est une pièce d’anthologie. Elle vaut probablement son pesant d’or auprès de collectionneurs fortunés.

86-DOS (pour Disk Operation System) a été développé par Tim Paterson de Seattle Computer Products. On peut s’informer davantage ici : https://winworldpc.com/product/ms-dos/1x

Pour ceux que ça intéresserait, voici un complément d’informations.

On pouvait formater une disquette de 2 façons :

  1. Avec rien de spécifique dessus en prévision d’y copier des fichiers. Ce type de disquette n’a rien d’intéressant pour la suite.

  2. Avec des fichiers pour le démarrage de l’ordinateur. C’est ce qui nous intéresse pour la suite puisque l’article mentionne notamment le fichier COMMAND(.)COM (lire COMMAND POINT COM. Sans les (.), ce site aurait conclut à un hyperlien).

Malgré la non disponibilité probable d’un ordinateur de l’époque, si, comme le suggère l’article, l’idée de tester par des moyens détournés la disquette d’anthologie vous chatouille l’esprit, vous risquez probablement d’être déçu.

Première embûche, à moins que quelqu’un n’invente une machine virtuelle DOS compatible aux processeurs 8086, ce sera peine perdue. Certaines de ces machines existent, mais à partir du processeur 80386 (référence Machine DOS virtuelle — Wikipédia).

Deuxième embûche, il faudrait que les autres composants du DOS soient présents et soient les bons. Les voici dans l’ordre de priorité :

  1. Le ROM (ou Read Only Memory). Ceci fait partie de la carte maîtresse (motherboard). On peut le voir comme l’ensemble des travailleurs col-bleu, soit ceux qui font le travail sur le terrain : gestion primitive de l’écran, du clavier, des lecteurs, etc. Il est très spécifique au fabriquant.

  2. Les fichiers système cachés et en lecture seule IBMBIOS.SYS et IBMDOS(.)SYS sur la disquette. Comme leur nom le laisse savoir, il fallait un ordinateur IBM.
    Il faudra attendre leur équivalent générique IO.SYS, MSDOS.SYS pour utiliser un ordinateur compatible (ou une machine virtuelle). IBMBIOS.SYS était l’interface directe avec le ROM et dépendait grandement du processeur. On peut le voir comme le contremaître. IBMDOS.SYS était l’interface ou l’interprète entre IBMBIOS.SYS et COMMAND(.)COM. On peut le voir comme le gestionnaire.
    Pour poursuivre l’image des travailleurs, ROM et IBMBIOS.SYS savaient comment écrire un secteur sur un disque mais n’avaient aucune idée de ce qu’est un fichier. C’était le rôle d’IBMDOS.SYS de connaitre l’emplacement de tous les secteurs du fichier et d’en conserver l’indexage et la table des matières (si vous avez-vous déjà défragmenté un disque, vous savez de quoi il s’agit).

  3. Le fichier visible COMMAND(.)COM. On peut le voir comme le commandant en chef. C’est ce dernier que l’utilisateur voit et exécute. Il ne dépend plus de l’ordinateur.

Voici ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas des autres fichiers sur la disquette :

  1. Le contenu était destiné fort probablement aux ingénieurs ou aux techniciens de haut niveau. L’intérêt principal des fichiers ayant été cités dans l’article était de faire connaissance avec ce nouvel ordinateur ou cette sorte de Frankenstein qui venait de prendre vie (« it’s alive » comme le disait le savant fou).

  2. On devait fort probablement programmer en langage machine ou Assembleur. L’instruction DEBUG faisant partie de COMMAND(.)COM [1] autorisait la création et l’édition de fichiers exécutables dans ce langage.
    Je ne glisserai qu’une anecdote au sujet du langage Assembleur et du fichier qui l’héberge. Les personnes mal intentionnées ayant créés les premiers virus ont exploité les appels de fonctions du IBMDOS.SYS (ou MSDOS.SYS). De tels appels n’occupaient que 2 octets donc très facile à dissimuler. Vous avez bien lu, 2 octets, pas 2 Ko ou 2 Mo. Rappelez-vous qu’on a envoyé 3 hommes sur la Lune avec seulement 4 Ko de mémoire). Aujourd’hui, les technologies sont différentes, et il en est ainsi des failles à la sécurité. À chaque époque ses problèmes.

  3. L’ère des langages de programmation évolués était encore loin. Un très grand coup de génie de Bill Gates a été l’achat et l’incorporation du langage BASIC à son logiciel DOS. Ceci a permis l’essor de plusieurs logiciels d’intérêts pour la population. Dans les versions subséquentes de DOS, on a d’ailleurs eu droit à une variante de ce langage, soit le GWBASIC (pour Gates William BASIC, Bill étant le diminutif de William).

Note :


  1. Notons l’extension COM qui signifiait COMmand et non Componant Objet Model. Cette extension était analogue à EXE et on la destinait à des applications plus rudimentaires mais plus rapides ↩︎

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Merci beaucoup @serge.camire pour toutes ces précisions ! :+1:

Eh papy, DOS, ça ressemblait à quoi?

Vous connaissiez la réponse si vous avez au moins une fois lancé l’invite de commande sous Windows…

A ça:

Allons-y maintenant avec le Commodore 64 :joy:

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Mon premier ordinateur n’était pas le Commodore 64 mais le Vic 20 c’est-à-dire son prédécesseur:

Et merci pour ton lien Serge car en changeant un peu les URL j’ai pu retrouver l’historique, des photographies de mon premier ordinateur c’était bien le Vic 20 effectivement:

https://www.commodore.ca/commodore-products/commodore-vic-20-the-first-inexpensive-home-computer/amp/

Si je continue le voyage dans le temps, les gens vont se demander si j’ai participé à la construction de l’Arche de Noé ou même si j’ai un nombril, ou pas, comme Adam et Ève :thinking:.

Bref, avant l’avènement du PC, il y avait les ordinateurs centraux. Je me rappelle de mes années à l’école Polytechnique. Nous faisions la file des heures pour faire perforer nos cartes (l’ancêtre d’une ligne de code). Nous allions ensuite faire la file sur une autre machine pour les faire lire, puis nous allions ensuite attendre dans une autre salle pour retrouver notre listing pour savoir si nous avions réussi ou pas.

Malheureusement, la plupart du temps, nous ne le retrouvions pas car les autres étudiants marchaient dessus, comme plein d’autres sur le sol. C’était la frénésie. Nous devions alors retourner au lecteur de cartes, recommencer et se croiser les doigts. S’il y avait des bugs, ont retournait à la case départ. Que du plaisir :smiley:.

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J’y vais de ma petite anecdote: en 1978 j’étais en première année d’Université, je ne faisais pas moi-même d’informatique mais un ami de fac en faisait (enfin il faisait perforer des cartes, car il n’avait sans doute jamais vu un ordinateur…).
Un jour il sort du bureau de la « perforatrice » (la dame qui faisait des trous des les cartes avec une grosse machine, je pense toujours à Gainsbourg quand j’évoque ça) tout fier avec sa pile de carte et… il tombe dans l’escalier en éparpillant toutes ses cartes, je vous dis pas pour les remettre dans l’ordre… :sweat_smile:

J’ai vu quelqu’un à qui s’est arrivé. Il était si déprimé. Heureusement qu’on ne pouvait pas sauter du 6e étage, il l’aurait fait.

Ça m’est arrivé d’être déprimé mais à l’époque, je demeurais dans le sous-sol d’un bloc appartement. Il a fallu que je sorte à l’extérieur et que je saute dans le salon pour que ça fasse mal :rofl: :joy: :rofl:.

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