La réunionnite est-elle une maladie ou un symptôme?

Philippe Silberzahn démonte un poncif, la réunionnite ne serait pas une maladie, mais un symptôme…

Une enquête de Steven Rogelberg citée par Les Echos révèle que les employés passent en moyenne 18 heures par semaine en réunion, mais qu’ils jugent 31% de ces réunions inutiles. Les grandes entreprises américaines perdent ainsi 100 millions de dollars. En Europe, le phénomène est similaire. Une grande entreprise française a tenté de résoudre ce problème avec un guide de la DRH pour éviter les réunions inutiles, mais cela s’est révélé vain car la réunionnite est en fait un symptôme, non le problème principal.

À la source de la réunionnite se trouve la peur des managers, souvent liée à une formation d’ingénieur. Ils craignent de commettre des erreurs ou d’être incapables de répondre à des questions devant leurs supérieurs, ce qui les pousse à organiser des réunions pour se protéger. Ces réunions servent à partager les responsabilités, rassurer sur leur importance et créer des liens sociaux.

Ainsi, les efforts pour réduire la réunionnite échouent car ils traitent le symptôme et non la cause. La véritable solution est de travailler sur les modèles mentaux des managers, en les aidant à accepter qu’ils n’ont pas besoin de tout savoir et qu’ils doivent devenir des généralistes capables de dialoguer avec des experts. Cette prise de conscience peut profondément libérer les managers et transformer leur approche.

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