L’Institut Géographique National (IGN) ambitionne de créer un jumeau numérique de la France afin de mieux comprendre l’évolution écologique. Rencontre avec son directeur général, Sébastien Soriano.
Créé après la Guerre, l’IGN cartographie la France sous toutes ses formes. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle, notamment la Computer Vision, permet d’automatiser l’analyse d’images et d’améliorer l’efficacité des processus de cartographie. A l’occasion de la sortie de l’édition 2024 de son « Atlas de l’anthropocène », l’IGN annonce un vaste projet de jumeau numérique, c’est-à-dire un modèle à base de données, permettant de comprendre l’impact de l’humain sur le territoire. Mais ce projet nécessite la mise en commun de données avec d’autres organismes, ce qui n’est pas forcément chose facile.
L’intelligence artificielle (IA) permet de suivre des changements rapides du territoire qui seraient impossibles à observer avec des méthodes traditionnelles. Sébastien Soriano, directeur de l’IGN (Institut Géographique National), explique que l’IA, en particulier dans le domaine de la computer vision, aide à automatiser la reconnaissance d’éléments géographiques comme des bâtiments ou des forêts à partir d’images aériennes. Cela accélère la cartographie et permet de couvrir des territoires plus vastes à moindre coût.
L’IGN utilise ces technologies pour suivre des transformations majeures liées à l’ère de l’anthropocène, où l’activité humaine provoque des changements rapides du paysage, tels que l’artificialisation des sols ou la dégradation des forêts. En collaboration avec divers partenaires publics et privés, l’institut développe également un « jumeau numérique » de la France, une réplique en 3D du territoire, permettant des simulations (comme l’impact du changement climatique sur les forêts) pour mieux gérer les ressources.
Bien que l’IA présente des avantages indéniables, certaines données sensibles doivent être protégées, notamment dans les secteurs forestier et agricole. Enfin, l’IGN s’efforce de conjuguer Open Data et sécurité pour faciliter la coopération entre les différents acteurs tout en préservant certaines informations. La France reste bien placée dans ce domaine grâce à sa capacité technologique et ses écoles spécialisées.