L’intégration des outils numériques dans l’architecture représente un domaine d’étude fascinant, comme en témoignent les recherches de Nadja Gaudillière-Jami, architecte et chercheuse ayant soutenu une thèse sur ce sujet.
Cette évolution technologique va bien au-delà des créations spectaculaires des années 1990 signées par des architectes de renom comme Frank Gehry, Zaha Hadid ou Rem Koolhaas. L’histoire de l’informatisation de l’architecture remonte aux années 1960 et a connu de nombreuses phases de développement. Aujourd’hui, la modélisation 3D et les outils de conception assistée par ordinateur (CAO) sont devenus omniprésents dans les cabinets d’architecture, influençant chaque étape du processus de conception et de construction.
Les implications de cette numérisation sont profondes, affectant directement la morphologie urbaine et l’environnement bâti que nous habitons. Selon Gaudillière-Jami, pour véritablement comprendre l’impact du numérique sur l’architecture, il est essentiel d’analyser en détail les logiciels utilisés par les architectes : leur conception, leurs principes sous-jacents concernant l’espace et la forme, leurs développeurs, et leur commercialisation.
Un aspect particulièrement intrigant de cette évolution est la capacité qu’ont développée certains experts comme Gaudillière-Jami à identifier les logiciels utilisés pour concevoir un bâtiment simplement en observant ses caractéristiques architecturales - une compétence qui illustre à quel point les outils numériques peuvent laisser leur empreinte distinctive sur le design architectural.
Cette transformation numérique soulève également des questions importantes sur la politique des algorithmes dans la conception architecturale, suggérant que les choix technologiques ont des implications bien plus larges que la simple facilitation du dessin technique.