Pourquoi ne faut-il surtout pas parler de 'jumeau numérique' de la Terre

Un article remet en question l’emploi du terme « jumeau numérique de la Terre », arguant que les modèles informatiques, aussi sophistiqués soient-ils, restent des simplifications de la réalité. L’article cite une étude qui souligne les limites de ces modèles et leurs potentielles implications politiques. Le texte met en parallèle la création de ces modèles avec le conte du cartographe cherchant à reproduire parfaitement un territoire, illustrant l’impossibilité d’une représentation parfaite. L’article conclut sur la nécessité de nouvelles méthodologies pour interpréter correctement ces modèles et éviter une vision réductionniste de la nature.

Analyse de l’article « Pourquoi ne faut-il surtout pas parler de ‹ jumeau numérique › de la Terre selon certains chercheurs ? »

Cet article met en lumière les critiques de trois chercheurs concernant l’utilisation de l’expression « jumeau numérique de la Terre ». L’article s’appuie sur leur publication dans la revue Socio-Environmental Systems Modelling pour argumenter que cette terminologie est trompeuse et potentiellement dangereuse.

Thèmes principaux:

  • Limites des modèles numériques: L’article met en avant l’idée que les modèles, même sophistiqués, restent des simplifications de la réalité. Le professeur Robert Reinecke de l’université Johannes Gutenberg de Mayence souligne que « Toutes les représentations numériques de notre planète sont des modélisations. En tant que telles, elles seront toujours détachées de la réalité ». L’analogie avec la carte est utilisée pour illustrer ce point : une carte ne peut jamais reproduire parfaitement le territoire.
  • Risque de simplification excessive: L’article alerte sur le danger d’une vision réductionniste de la nature, perçue comme une machine. L’utilisation de modèles complexes pourrait conduire à une « vision réductionniste de la nature comme une machine » et à « l’érosion des principes démocratiques, puisque (ces modèles) pourraient finir par être utilisés comme des instruments politiques de justification et de contrôle » .
  • Besoin de nouvelles méthodologies: Face à la complexité croissante des modèles, l’article insiste sur la nécessité de développer de nouvelles méthodes d’analyse et d’interprétation. « De nouvelles méthodes et méthodologies sont selon lui nécessaires pour garantir une utilisation et une interprétation appropriées de ces modèles » . La multiplication des simulations est notamment évoquée comme une nécessité pour comprendre le fonctionnement des modèles et l’impact des différents facteurs.

Points importants:

  • Le projet « Destination Earth » (DestinE) de l’Union Européenne, qui vise à créer un « jumeau numérique de la Terre » ultra-précis, est au cœur de la critique.
  • L’article met en garde contre l’utilisation du terme « jumeau numérique » qui pourrait induire en erreur le public et les décideurs.
  • Malgré les critiques, les auteurs reconnaissent l’utilité des modèles numériques pour la recherche scientifique.
  • L’article appelle à une réflexion critique sur l’utilisation des modèles et à la prudence dans leur interprétation.

Conclusion:

L’article soulève des questions importantes sur les limites des modèles numériques et les dangers d’une vision simplifiée de la complexité de la Terre. Il invite à la prudence dans l’utilisation du terme « jumeau numérique » et appelle à un débat éclairé sur les enjeux liés à ces outils.