Décryptage d’un réseau social devenu incontournable
Ce document synthétise les informations clés issues d’une série d’articles du Nouvel Obs intitulée « LinkedIn, ton univers impitoyable », explorant le succès, les paradoxes et les dérives de ce réseau social professionnel.
De CVthèque à mastodonte du récit de soi:
Née comme une simple plateforme de mise en relation professionnelle, LinkedIn s’est métamorphosée en un réseau social incontournable. Avec 30 millions d’utilisateurs en France, soit 90% de la population active, et des millions de candidatures déposées chaque semaine, LinkedIn s’impose comme un acteur majeur du marché du travail.
« Ouvrir un compte LinkedIn, c’est comme ouvrir un compte en banque. En gros, tu y restes toute ta vie », déclare Prune Nouvion, figure importante des débuts de LinkedIn en France.
L’avènement du personal branding et ses dérives:
L’accent mis sur le « personal branding » incite les utilisateurs à se mettre en scène et à partager leurs réussites, parfois au détriment de la réalité du monde du travail.
« On joue tous un rôle sur LinkedIn car on se sait surveillé », analyse Séverine Bavon, fondatrice d’acracy.
La course à la visibilité et à l’influence génère une surenchère de contenus lisses et formatés, nourrissant une culture de la performance et de la réussite à tout prix.
« LinkedIn, c’est le royaume du premier degré », ironise Bruno Gelsomino, animateur du compte Disruptive Humans of LinkedIn.
Le mythe du « smic LinkedIn »:
La plateforme véhicule l’image d’un eldorado pour entrepreneurs et freelances, alimentant le mythe d’un « smic LinkedIn » à 10 000 euros mensuels.
« Faire 10 000 euros un mois, c’est bien, mais encore faut-il le maintenir », nuance Alexis Makounga, influenceur et coach LinkedIn.
L’envers du décor:
Derrière la vitrine lissée et positive se cachent des réalités plus contrastées. Le cynisme et la moquerie s’expriment à travers les groupes de « neurchis », dénonçant l’hypocrisie et le ridicule de certaines publications.
« Il y a toute une frange de LinkedIn qui ne supporte pas ce qu’il s’y passe et qui ne se prive pas de s’en moquer en dehors dans des groupes privés », observe Yann Leonardi, auteur d’une vidéo YouTube intitulée « LinkedIn : l’armée du cringe ».
Les défis de demain:
LinkedIn fait face à plusieurs défis pour pérenniser son succès, notamment attirer les jeunes générations peu présentes sur la plateforme et s’adapter à l’évolution des formats de communication, notamment la vidéo.
LinkedIn incarne les paradoxes de notre époque, entre injonctions à la réussite personnelle, culte de la performance et besoin de sens et d’authenticité. Derrière le vernis digital se joue une comédie humaine où chacun tente de trouver sa place et de se construire une identité professionnelle, parfois au prix de quelques compromissions.
Partie 1: Avant de s’inscrire et de publier sur LinkedIn : « J’y vais mais j’ai peur »
- La Genèse d’une Enquête: L’auteure, Lisa Delille, présente son rapport compliqué à LinkedIn, né d’une création de profil automatique et d’une méfiance envers son aspect aseptisé. Ce retour forcé à la plateforme, motivé par une recherche d’emploi, l’amène à questionner son fonctionnement et son influence grandissante. (0:00-1:00)
- LinkedIn, Miroir Déformant?: La découverte de profils LinkedIn de connaissances provoque chez l’auteure un sentiment de décalage. L’autopromotion outrancière et les conseils de développement personnel, loin de la réalité du monde du travail, la laissent perplexe et interrogative quant à l’intérêt de la plateforme. (1:00-2:00)
- La Quiche Contre-Attaque: Face à l’insistance des mails de relance de LinkedIn et à la fin imminente de son chômage, l’auteure décide de se replonger dans l’univers de la plateforme. Son objectif: décrypter son fonctionnement et, si possible, y trouver un emploi. (2:00-3:00)
Partie 2: Sur LinkedIn, réussir à se raconter sans se la péter : « On joue tous un rôle car on se sait surveillé »
- Le récit de soi comme nouvelle norme: LinkedIn est devenu une scène où chacun met en scène sa réussite professionnelle à travers des anecdotes personnelles, une pratique appelée « personal branding ». Cette mise en scène permanente, bien que parfois inconfortable, est perçue comme indispensable pour exister et se démarquer. (0:00-1:00)
- L’avènement du personal branding: Nina Ramen, coach en personal branding, explique que la création régulière de contenu personnel sur LinkedIn, bien que critiquée, permet d’accroître sa crédibilité et d’attirer des clients. (1:00-2:00)
- Marketer sa personne: Le « personal branding » consiste à se vendre en tant que marque en mettant en avant ses valeurs et ses compétences. L’algorithme de LinkedIn, favorisant les publications individuelles, encourage cette pratique et permet aux utilisateurs de se créer une notoriété et de générer des revenus. (2:00-3:00)
- Du tofu au bofu: La stratégie du « Tofu-Mofu-Bofu » est expliquée comme une méthode pour attirer et convertir une audience en clients potentiels en publiant différents types de contenu. (3:00-4:00)
- Les salariés, nouveaux ambassadeurs?: Le mouvement « employee advocacy » encourage les salariés à devenir les porte-paroles de leur entreprise sur LinkedIn, valorisant ainsi l’image de l’employeur. (4:00-5:00)
- La tyrannie de l’algorithme: La pression de l’algorithme pousse les utilisateurs à utiliser des techniques d’écriture racoleuses pour maximiser leur visibilité et leurs interactions, créant ainsi une certaine superficialité. (5:00-6:00)
- Pods et triche « brillante »: L’auteure révèle l’existence de « pods », des groupes d’utilisateurs qui s’organisent pour réagir mutuellement à leurs publications afin de manipuler l’algorithme et d’accroître artificiellement leur visibilité. (6:00-7:00)
Partie 3: Se faire remarquer sur LinkedIn : 30 millions d’utilisateurs, et moi, et moi, et moi…
- Le succès de LinkedIn en chiffres: La plateforme a dépassé les 30 millions d’utilisateurs en France, soulignant son importance croissante dans le monde professionnel. (0:00-1:00)
- Le règne des « linkedinerz »: L’auteure s’interroge sur la prolifération des profils d’utilisateurs de LinkedIn en France (les « linkedinerz »), et sur la place prépondérante qu’occupe la plateforme dans le monde du travail français. (1:00-2:00)
- L’ascension fulgurante de LinkedIn: L’auteure retrace l’évolution de LinkedIn, passant d’une simple CVthèque à un réseau social incontournable, notamment grâce à l’intégration d’un fil d’actualité, de contenus sponsorisés et d’outils de vente. (2:00-3:00)
- La ruée vers l’influence: LinkedIn a vu émerger des « Top Voices », des influenceurs identifiés comme experts dans leur domaine. L’auteure analyse les mécanismes de cette influence et les stratégies mises en place pour l’obtenir. (3:00-4:00)
- L’addiction à la performance: LinkedIn entretient une certaine dépendance à la performance en mettant l’accent sur les impressions plutôt que sur les vues uniques, créant ainsi une illusion de popularité. (4:00-5:00)
- LinkedIn, eldorado du recrutement?: L’auteure interroge la place de LinkedIn dans le recrutement, soulignant son utilité pour vérifier la cohérence des CV et obtenir des recommandations, tout en pointant du doigt les coûts élevés de ses services et ses limitations pour certains secteurs d’activité. (5:00-6:00)
- Le règne du candidat passif: LinkedIn a inversé le rapport de force entre recruteurs et candidats, les premiers devant désormais « chasser » les seconds, souvent passifs dans leur recherche d’emploi. (6:00-7:00)
- L’avenir de LinkedIn?: L’auteure s’interroge sur l’avenir de LinkedIn, notamment sur sa capacité à attirer les jeunes générations et à intégrer davantage la vidéo dans ses fonctionnalités. (7:00-8:00)
- Une candidate journey kafkaesque: L’auteure relate sa propre expérience de recherche d’emploi via LinkedIn, une aventure cocasse et révélatrice des dérives de la plateforme. (8:00-9:00)
Partie 4: Sur LinkedIn, « le smic, c’est 10 000 euros mensuels minimum »
- L’illusion du succès facile: La prolifération de profils de jeunes entrepreneurs à succès sur LinkedIn contribue à créer l’illusion d’une réussite facile et rapide, alimentant le mythe du « smic LinkedIn » à 10 000 euros mensuels. (0:00-1:00)
- Le règne des « solopreneurs »: L’auteure analyse le phénomène des « solopreneurs », ces jeunes entrepreneurs qui misent sur le freelancing et le personal branding pour générer des revenus importants. (1:00-2:00)
- Fake it till you make it: L’auteure décrypte la stratégie des « solopreneurs » qui consiste à créer une audience sur LinkedIn avant même de proposer un produit ou un service, illustrant cette approche par le parcours de l’influenceuse Maud Alavès. (2:00-3:00)
- Le mythe du « smic LinkedIn »: L’auteure explore l’idée du « smic LinkedIn », une boutade qui illustre le décalage entre la réalité du marché du travail et l’image véhiculée par certains utilisateurs de la plateforme. (3:00-4:00)
- La pression de la performance: L’auteure souligne la pression constante de la performance à laquelle sont soumis les influenceurs et les entrepreneurs sur LinkedIn, alimentée par la comparaison permanente aux réussites des autres. (4:00-5:00)
- Les gourous du growth hacking: L’auteure s’intéresse à la communauté des « growth hackers », ces experts en marketing digital qui promettent une croissance rapide et sans effort. Elle s’interroge sur la réalité de leurs compétences et sur l’efficacité de leurs méthodes, souvent basées sur l’automatisation et l’exploitation des failles de l’algorithme. (5:00-6:00)
- Le culte de la réussite à tout prix: L’auteure analyse la philosophie du « hustle » (« agitation » en français) qui imprègne LinkedIn, une culture de l’effort permanent et de la réussite à tout prix, symbolisée par des figures comme Thibault Louis. (6:00-7:00)
- LinkedIn, un réseau de droite?: L’auteure s’interroge sur l’orientation politique de LinkedIn, souvent perçu comme un réseau plutôt favorable aux idées de droite et à la méritocratie. (7:00-8:00)
Partie 5: « C’est le royaume du premier degré » : LinkedIn ou la culture de la « win » sans crainte du ridicule
- Neurchis de LinkedIn: Décryptage d’une communauté moqueuse: L’article présente les « neurchis », une communauté en ligne se dédiant à compiler et à tourner en dérision les publications les plus absurdes et prétentieuses de LinkedIn. (0:00-1:00)
- L’humour comme exutoire: L’auteure analyse le succès des groupes Facebook dédiés aux « neurchis » de LinkedIn, expliquant ce phénomène par le besoin de relativiser et de se moquer de la culture de la performance et du premier degré qui règne sur la plateforme. (1:00-2:00)
- Entre malaise et fascination: L’auteure explore les raisons pour lesquelles certaines publications sur LinkedIn suscitent la moquerie, notamment le mélange incongru entre vie privée et professionnelle, ainsi que le recours excessif à des formules « cliché » et à des récits stéréotypés. (2:00-3:00)
- Le règne du « cringe »: L’article analyse le concept de « cringe » (« gênant » en français) appliqué à LinkedIn, soulignant le caractère souvent maladroit et artificiel de certaines publications qui cherchent à tout prix à paraître inspirantes ou drôles. (3:00-4:00)
- La tyrannie de l’algorithme (bis): L’auteure revient sur l’influence néfaste de l’algorithme de LinkedIn qui encourage les utilisateurs à privilégier les contenus positifs et consensuels, au détriment de l’authenticité et de la critique. (4:00-5:00)
- La revanche des « ratios »: L’article met en lumière la pratique du « ratio », qui consiste à commenter une publication de manière sarcastique ou ironique dans le but d’obtenir plus de « likes » que la publication originale. Cette pratique, souvent utilisée pour dénoncer le « greenwashing » ou l’hypocrisie de certaines entreprises, témoigne d’une forme de résistance à la pensée unique sur LinkedIn. (5:00-6:00)
- Vers un LinkedIn plus authentique?: L’auteure conclut en espérant que l’essor des « neurchis » et la prise de conscience des dérives de LinkedIn conduiront à une utilisation plus mesurée et authentique de la plateforme. (6:00-7:00)