Je suis en profond désaccord avec Yann Le Cun sur un point fondamental : l’objectif de l’intelligence artificielle. Selon lui, le but serait d’atteindre, voire de surpasser, le niveau de l’intelligence humaine, y compris ses capacités sensorielles comme l’odorat ou le toucher.
Cependant, la notion même d’intelligence reste mal définie, chacun ayant sa propre interprétation. De plus, je n’ai jamais rencontré d’être humain suffisamment exceptionnel et irréprochable pour servir de modèle absolu à une intelligence artificielle.
Prenons l’exemple d’Albert Einstein, souvent considéré comme un génie. Malgré son intelligence remarquable, il était perçu par ses proches comme une personne aux qualités humaines discutables. Cet exemple illustre la complexité de définir un idéal d’intelligence humaine à atteindre.
Je pense plutôt que les êtres humains, en tant qu’animaux évolués, se distinguent par deux caractéristiques principales : leur cerveau, fruit de l’évolution, et leur capacité à inventer et utiliser la technologie.
Les machines, notamment nos ordinateurs, seront toujours plus performantes que le cerveau humain dans des domaines spécifiques, ce que Yann Le Cun ne conteste d’ailleurs pas. C’est la synergie entre l’homme et la machine qui fera progresser le domaine de l’intelligence artificielle.
Le terme « intelligence artificielle » combine deux concepts : l’intelligence, supposément inspirée du modèle humain, et l’artificiel, qui fait référence à la technologie créée par l’homme.
Concernant les cinq sens humains, Yann Le Cun suggère de les intégrer aux intelligences artificielles pour leur permettre d’avoir conscience du monde. Bien que ce soit un concept intéressant, il faut noter que de nombreuses machines ou certains animaux sont déjà équipées de capteurs bien plus performants que les sens humains. Par exemple, l’odorat d’un chien est supérieur à celui de l’homme. Ainsi, imiter l’être humain n’est pas nécessairement la meilleure approche.
Cette réflexion est cruciale, car de nombreux scientifiques éminents, comme ces chercheurs français, ainsi que des milliers d’autres à travers le monde, travaillent depuis des années dans ce domaine. Cependant, je crains qu’ils ne cernent pas pleinement l’objectif final de leurs recherches.
Je ne prétends pas que toute activité humaine doive nécessairement avoir un but précis. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de créer quelque chose censé reproduire une caractéristique fondamentalement humaine - notre intelligence - il me semble essentiel de s’interroger sur la finalité de cette démarche.
Sans cette réflexion, nous risquons d’avancer à tâtons, sans vision claire de ce que nous cherchons réellement à accomplir. Il est important de définir nos objectifs pour éviter de progresser dans le flou, surtout dans un domaine aussi complexe et potentiellement impactant que l’intelligence artificielle.
Un être humain sait faire plein de trucs différents mais pas très bien, une intelligence artificielle c’est le contraire.